De type multi-matériaux, elle est moulée dans un plastique gris, relativement tendre (tant mieux, ça va aider pour la suite) mais d’un aspect totalement ragoûtant tellement il est granuleux (une sérieuse séance de ponçage et de lustrage va être nécessaire, surtout pour une déco alu). La gravure en creux est un peu trop appuyée par contre la résine est magnifique, sauf pour les roues un peu empâtées. Les pièces en white metal (principalement le train et les vérins) sont quant à elles  «une bonne base », comme on dit dans les revues spécialisées pour se fâcher avec personne. Enfin, la photodécoupe d'excellente facture, normal c’est de l’Eduard.

Les décals pourront être remplacés par des plus convaincants ou refait aux pochoirs.
La notice, vous avez dit notice ? Plus succincts que ça tu meures. L’aide d’un bon photoscope sera d’une plus grande utilité (heureusement y’a ça à la maison).
En conclusion, il est là (je parle de l’avion) et c’est bien l’essentiel et comme dirait l’autre «quand on aime, on ne compte pas » surtout le temps qu’on va y passer.
Allez, à tout de suite pour … la suite.

DOCUMENTATION :




Photoscope (VAUTOUR IIB préservée au musée des Ailes Anciennes de TOULOUSE)

Toutes les pièces, plastique et résine, auront préalablement été dégraissées dans un bain d’eau tiède avec du liquide-vaisselle.
Première étape, et il en sera de même tout le long du montage, on prépare les pièces ; par préparer j’entends : ébarber, poncer, lustrer, gratter, scier, ajuster, (eh, oui ! Ce n’est pas du Tamiya, c’est de l’artisanal) étapes décisives si on veut que tout ce beau petit monde s’ajuste à la perfection.
Les trois inserts en résine (cockpit et les deux puits du train) ainsi que les demi-coquilles du fuselage subiront ce traitement avant toute mise en peinture. Tant qu’on en est là, on découpe les parties mobiles de la dérive ainsi que les aérofreins.
On fabrique les caissons de ces derniers et on détaille (câbles, etc.). 
Dans le puits du train avant, on confectionne  avec du fil d’étain (diamètre 1mm) le conduit qui sert au remplissage de kérosène.
Pour la mise en peinture, et il en sera de même pour le reste de la maquette, je commence par passer une couche d’apprêt (Humbrol 1) qui permettra de faire ressortir les défauts et qui servira d’accroche à «l’Oily Steel » de chez XtraColor. Je termine avec la couleur définitive, dans ce cas là du chamois (Humbrol 7) en n’insistant pas trop dans les recoins qui de ce fait resteront acier (ombres). Je termine par un jus (Gris de Payne ici) dans les endroits qui en ont besoin. Pour les éraillures, il suffit de gratter doucement la couleur pour faire apparaître la couche d’acier de dessous. Dans le cas où il y aurait des lignes de rivets, je passe dessus de la poudre de pastel marron, pour les faire ressortir. Il suffit de souffler pour enlever l’excès.
La baignoire est entièrement noire. Un voile de noir éclairci au blanc est ensuite pulvérisé. Un drybrush d’alu est passé sur les angles vifs pour les faire ressortir. On termine par la mise en couleur des différents boutons et manettes (rouge, jaune, vert, etc.). 


Le siège est noir et vert (Humbrol 78) et les sangles bleues (Humbrol 14 éclairci). Les ombres sont faites avec un jus de Raw Umber (terre d’ombres naturelles) et un brossage à sec de blanc est passé sur les arêtes. On éraille aux endroits usés pour faire ressortir l’alu.

L’étape suivante, et c’est là que ça se complique, est la mise en place des trois inserts en résine dans la demi-coquille du fuselage. Il va falloir gratter pas mal pour ajuster cela aux petits oignons. Surtout prendre son temps car l’assise de la maquette va dépendre de ce travail. Une fois fait, on enferme tout ce petit monde en collant l’autre demi-coquille et on laisse bien sécher.
Pour l’empennage, rien de particulier sinon que j’ai découpé les parties mobiles pour les coller à cabré.
On attaque ensuite les aérofreins. On met en place quelques tuyaux sur la face interne de ceux-ci et on peint le tout en chamois. On fait dans du tube de différents diamètres les vérins et on les peint en alu pour le corps et chrome pour le piston.

On reprend le fuselage pour le peaufiner un peu. Sur le dessous, au niveau des panneaux entre les deux puits des trains, on creuse des écopes (diamètre 1,5mm) et on colle au centre une lamelle de carte plastique. Il y en a 4 a percer sur chaque demi-fuselage. Sous le nez, de chaque coté, il faut réaliser des prises d’air, une grillagée, l’autre cloisonnée. Pour le grillage, j’ai pris du tulle a mailles très fines.


Sur le dessus, au pied de la dérive, il faut refaire la prise d’air. Pour cela, éliminer l’ancienne, creuser à l’aide d’un foret un trou et y mettre du tube de diamètre adéquat. Mastiquer au Milliput pour refaire le raccord.
Coller en place, la partie mobile de la dérive ainsi que l’empennage. Attention pour ce dernier car le collage se fait champs contre champs sans guide pour la position. Faire un montage a blanc jusqu'à tomber pilepoil.
On termine par la partie la plus délicate, la découpe et la mise en place de la verrière (en vacuformée). Voulant la représenter ouverte, il a fallu séparer le pare-brise. Opération ô combien délicate surtout que dans la boite, il n’y en a qu’un seul exemplaire. On y va donc mollo. Elle est ensuite collée au fuselage au Kristal Clear et le joint est mastiqué au Milliput.

Voilà, on peut maintenant passer l’apprêt sur tout le fuselage pour rattraper les éventuels défauts.
Les ailes, quelles surprises nous réservent-elles ?
Rien ! A part une curieuse découpe du dessus/dessous qui nous oblige à mastiquer la jointure béante entre les deux pièces comme si on n’avait que ça à faire, enfin !
Je n’ai pas eu le courage de découper les volets, vu leur cinématique plutôt complexe et puis ils étaient rarement baissés au sol  donc on colle les trois pièces composant chaque demi-aile.
Une fois sec, on découpe sur chaque saumon l’emplacement des feux de navigation (rouge à gauche et vert à droite) et on met en place un morceau de plastique transparent de la couleur adéquate (pour ma part j’utilise un manche de brosse à dent).

L’étape suivante va nous donner pas mal de boulot vu les ajustages déplorables. On commence par s’occuper des inserts résine représentant les réacteurs. Là, facile puisque ça ne nécessite qu’une mise en peinture. 


Par contre pour les nacelles, c’est une autre paire de manches.
Il faut agrandir l’entrée d’air pour pouvoir y insérer la pièce en résine, idem pour la sortie. Ceci fait, on met en place les réacteurs à l’intérieur des 1/2 nacelles et on colle ensemble ces dernières et, là, on rattrape au Milliput l’écart qui apparaît sur le devant (pour ma part, il y avait un bon  ½ millimètre de différence entre la pièce de gauche et celle de droite). On ponce pour retrouver le galbe et on polit pour avoir un fini impeccable.


J’ai rajouté le système de fermeture des trappes des balancines et c’est tout, vu qu’on ne verra pas grand chose une fois les portes en place. Les portes, justement. Elles ont été refaites car trop épaisses. Pour cela, j’utilise de la feuille d’aluminium que je colle sur la pièce d’origine après avoir découpé les bords. L’intérieur est ensuite peint en chamois.
Pour les trappes de train, la peinture extérieure est couleur camouflage alors que les portes des balancines restent alu. Pas besoin de peindre, il suffit de lustrer plus ou moins la pièce avec du Mirror pour lui donner l’aspect voulu.

L’étape qui pour moi a été un véritable calvaire est l’assemblage des nacelles aux ailes. Là, rien ne va. Ajustements exécrables (pratiquement 1mm de jeu à la jointure des pièces) aussi bien dessus que dessous.
Il a fallu, aussi, rattraper avec du Milliput le décrochement entre le dessus de l’aile et l’avant de la nacelle ainsi que l’arrière et refaire toute la gravure qui avait bien sur disparue. Ensuite, on passe, pour se changer les idées, à la peinture. J’ai décidé de le faire maintenant car je pense que ce sera plus facile qu’une fois les ailes collées au fuselage.
Après la couche traditionnelle d’apprêt, je pulvérise de l’alu de chez Tamiya (XF11) assombri avec une goutte de noir sur toute la pièce. Je masque certains panneaux et je passe cette fois du Silver, toujours de chez Tamiya (X11), j’attends une petite heure et je lustre le tout. Un jus dans la gravure, quelques traces et coulures réalisées à l’aéro (noir + marron Tamiya mélangés), du pastel marron dans les lignes de rivets, un voile de vernis satiné et le tour est joué. Il ne reste plus qu’à assembler les ailes au fuselage et là, bonne surprise, ça se passe plutôt bien. On met en place les cloisons d’aile après les avoir refaites en feuille d’alu ainsi que les « GT » (générateurs de tourbillons ou vortex generators chez les Anglo-saxons) au niveau des ailerons. Ces « GT » sont en fait des plaquettes saillantes disposées sur deux rangées de 8 à l’extrados et une de 13 à l’intrados (je vous laisse faire le calcul et imaginer la suée que j’y ai attrapée).  


Une dernière couche d’apprêt est passée pour uniformiser tout l’assemblage et repérer les défauts qui pourraient subsister.
Vient, enfin, le moment de réaliser le camouflage. Pour se faire, j’ai pris du marron (Humbrol 118), du bleu (Polly Scale 505340 Isrl. Early Camo. Bl) pour le dessus et du gris (Humbrol 167) pour le dessous.


Je procède toujours de la même façon :

1.  Je commence par peindre les zones qui ne sont pas camouflées : dans le cas du vautour : le nez        (rouge*), l’arête dorsale, (gris clair car en résine dans la réalité) et le haut de la dérive (en noir).
2.  Je les masque.
3.  Je passe la couleur (dans le cas d’un camouflage multicolore, la plus claire en premier).
4.  Je vieillis : pour cela, je prends la couleur de base à laquelle je rajoute un peu de blanc et je réalise des traînées qui partent du bord d’attaque vers le bord de fuite pour les ailes et du haut vers le bas pour le fuselage. Je rajoute encore du blanc et je passe un voile sur les bords d’attaque, les bords de fuite et les arêtes.
5.  Je réalise les caches et les place sur la première couleur.
6.  Je passe la deuxième couleur.
7.  Je la vieillis (voir 4) en laissant les caches préalablement mis en place.
8.  Je retire ces derniers et souligne à l’aéro les lignes de structures avec un voile de noir plus marron, plus ou moins foncé en fonction de la couleur de base.
9.  Je vernis le tout en brillant ou satiné et je mets en place les décals. Ici, j’ai fait les cocardes et le n° 09 du nez aux pochoirs, seule l’insigne sur la dérive est tirée d’une planche de décals de la marque Israeli Decals aimablement fournit par un membre du club.
10. Je passe un jus marron dans les lignes de structures et je pulvérise un voile de vernis mat sur toute la maquette.
11. Je termine en réalisant,  au pinceau 3 poils, les éraillures.

* Pour éclaircir le rouge, éviter d' utiliser du blanc pour ne pas voir la couleur tourner au rose. Préférer du jaune ou du saumon.

Pour se changer les idées, on va attaquer le socle. La base est une planche de pin vernie en chêne foncé. On colle dessus le tarmac réalisé en résine et peint en Humbrol 1, ombré en Humbrol 112 et éclairci en Humbrol 95. La terre est faite avec du rebouche bois, peinte en Humbrol 250 et éclaircie avec du Humbrol 93.

On revient à la maquette avec le train. Alors là, bonjour les dégâts. Le moulage est exécrable. les pièces sont vrillées et empâtées. Il faudra pas mal d’heures pour tout remettre en état. Les roues ne sont pas mieux. Les jambes sont peintes en Humbrol 64. Un voile de marron mélangé à du noir est passé dans les creux puis un voile de Humbrol 167 est passé sur le tout. Les soufflets des amortisseurs sont peints en Humbrol 112. On éclaircit les arêtes avec un voile de gris très clair. Les jantes des roues subissent le même traitement, les pneus sont peints en gris rlm66.

C’est maintenant que l’on va voir si on a bien monté la maquette avec la mise en place des trains avant et arrière et des balancines. Il ne faut pas que ça ressemble à un canard boiteux tout ça. On commence par un montage à blanc et, ma foi, ça ne se présente pas mal du tout, on peut donc coller définitivement à l’Araldite pour que ce soit plus solide (c’est qu’elle pèse la bestiole une fois finie). On profite de ce qu’elle a le ventre en l’air pour coller les trappes et faire les quelques retouches de peinture, s’il y a lieu. On colle les aérofreins avec leur vérin et, normalement, la verrière pour clôturer ce montage. Mais voilà, quand on est maso (vous allez comprendre pourquoi), c’est jusqu’au bout. Sur la majorité des photos, on voit le VAUTOUR avec deux réservoirs supplémentaires suspendus sous les ailes, et comme ces bidons existent chez Ouragan Models, je me suis empressé de les acheter. Bien mal m’en prit car ils sont du même acabit que la maquette : une gravure empâtée, pour pas dire inexistante par endroit, des retassures et des bulles monstrueuses et, bien évidemment, une résine impossible à travailler tellement elle est dure et cassante ; quelques heures de plaisir en perspective. Une fois remis aux standards, on les peint en alu. Celui de gauche est camouflé bleu sur le devant alors que celui de droite à la pointe avant rouge (dans mon cas).


On colle et, maintenant, on peut mettre en place la verrière et conclure, enfin,  avec un sourire de satisfaction, non dissimulé, je l’avoue.
Beaucoup de travail, des mauvaises surprises, quelques bonnes aussi, heureusement ; c’est le prix à payer, hélas, pour qui veut monter quelque chose d’original. (En tout cas, et pour quelques temps, je vais la ranger au placard, l’originalité !).


 Vautour IIA Hi-Tech 1/48